TROCA s’intéresse aux problématiques identitaires et la perspective choisie pour le contrat 2017-2022 est celle de la fluidité de l’espace océanien qu’éclaire la dialectique entre temps long et temps court.
La mission principale que s’assigne l’unité est d’analyser les dynamiques de ces changements et leurs conséquences en Nouvelle-Calédonie et dans l’aire océanienne, et de proposer des outils de réflexion à la société calédonienne à un moment où la notion de communauté de destin prend une signification déterminante, ce qui l’inscrit clairement comme un acteur dans le cadre posé par les accords de Nouméa de 1998.
3 thèmes de recherche avaient initialement été explorés sur la période 2017-2020. Suite à un premier bilan scientifique interne, une restructuration du travail collectif a été entreprise en 2020, privilégiant dorénavant deux axes principaux :
Les question d’histoire, d’approches mémorielles, sont tout à fait centrales à TROCA : la question du destin commun en Nouvelle-Calédonie reste plus que jamais d’actualité, et ne peut s’envisager que par des dénominateurs et repères culturels, sociétaux et historiques partagés, ainsi que par une compréhension de l’altérité. Cet enjeu s’inscrit à la fois dans les perceptions et réceptions du passé, et dans la manière dont elles se déclinent aujourd’hui des points de vue familial, communautaire, associatif, scolaire, académique, et institutionnel.
Cette thématique dialectique offre une pertinence à la fois pour la Nouvelle-Calédonie et pour l’étude de celle-ci dans son environnement régional et international, les archipels d’Océanie étant profondément liés, tant par les trajectoires de leurs sociétés pré-européennes, par leurs histoires coloniales, que par leurs enjeux contemporains.
La dialectique de cette deuxième thématique interroge donc les résiliences observables ou envisageables, face aux mutations que connaissent les sociétés océaniennes en général et la Nouvelle-Calédonie en particulier. Cet axe, propice aux échanges transdisciplinaires, est aussi pertinent à l’heure de la mondialisation, et à l’heure où de nouveaux appétits se tournent vers le Pacifique Sud.
En effet, a-t-on affaire à des sociétés dont les mutations annoncent des transformations irréversibles de l’identité, ou ces mutations combinées aux approches mémorielles sont-elles des adaptations d’une identité qui reste bien vivante ? Les réponses à ces questions sont d’autant plus variées que les sociétés océaniennes sont par définition diverses dans leur histoire, leur rapport à l’espace, leur peuplement, la nature de leurs échanges, et les liens entretenus par les communautés entre elles, et avec des acteurs extérieurs.